Dès l’entrée du village, on est accueilli par une rangée de tilleuls dont les 3 derniers ont été plantés en 1989 pour la célébration du bicentenaire de la Révolution. Les deux marronniers qui sont en face ont été plantés vers 1850.
Beaulieu-en-Argonne est à la fois un village-rue, une impasse, un promontoire, un village perché au milieu de la forêt.
En 1841, le village comptait 485 habitants (y compris l’écart de Courupt, qui est maintenant territoire de Futeau), il en compte 37 aujourd’hui.
En 1840, 90 maisons composent le village, ces maisons sont accolées les unes aux autres, sont étroites, se composent de 3 pièces en RDC avec un étage. La construction est à ossature bois avec torchis, un enduit peut masquer les poutres de l’ossature. On rencontre aussi des maisons en briques qui protègent des murs en gaize (la pierre locale) ou des maisons en pierre de tailles issues de la démolition de l’abbaye en 1790.
En 2016, il y a dans le village 40 maisons restaurées avec ossature bois apparente. Contrairement à d’autres villages argonnais très agricoles, il y a peu d’avancée de toiture (exemple : village voisin de Passavant-en-Argonne à 6 km). Ces avancées de toiture servaient à abriter les récoltes ou à protéger du matériel agricole.
La couverture est en tuiles rondes (romaine), le coulant une tuile plate à rebord, la pente est faible pour maintenir cet assemblage qu’il fallait souvent remettre en place.
Le village étant très peu agricole (travail du bois, des services cafetiers épiciers, étameurs itinérants, ou manouvriers dans les villages environnants) il n’y a pas de grange : les animaux se trouvaient à l’arrière de l’habitation et on y accédait par un couloir ou un portail étroit.
II Patrimoine privé d’architecture rurale
Les maisons de Beaulieu-en-Argonne sont pour moitié des résidences principales. L’autre moitié est constituée de résidences secondaires, dont certaines sont habitées tous les week-ends et d’autres seulement une fois par an. Les résidents secondaires viennent essentiellement de Paris et de l’étranger : Belgique et Allemagne.
III patrimoine d’architecture publique
L’église date de 1880. (2 messes par an)
La mairie a été faite dans l’ancien logement de l’instituteur et dans l’école, qui est fermée depuis 1968.
Le pressoir du XIIIème siècle, classé monument historique en 1923, servait à presser le raisin du vignoble (16 ha sur le versant sud-ouest). Suite au phylloxera au début 19ème siècle, ce vignoble a entièrement disparu.
Le mur des moines est le soutènement du plateau où se trouvait l’abbaye actuellement en ruine. Il appartient à des propriétaires privés.
Les citernes sont des réceptacles enterrés d’environ 5m3 qui équipaient chaque maison. Elles étaient raccordées au logement par une pompe à main en cuivre installée sur la pierre à eau (évier). Il n’y avait pas de puits dans le village : la gaize, roche qui compose le sous-sol, est très perméable et laisse l’eau de pluie s’infiltrer jusqu’au niveau de l’argile soit 70 m en contrebas, où l’on trouve des sources. Deux de ces sources alimentaient deux anciens lavoirs dont l’un a été transformé en station de pompage en 1953 puis abandonné en 1985 par faute de débit suffisant.
Le calvaire ST Popon (moine de l’abbaye ) à l’extrémité du mur des moines et l’oratoire de notre Dame d’Argonne ont été réalisés par un mécène dans les années 50.
Un parking en herbe arboré avec une table et un point d’eau à l’entrée Est du village.
Un parking arboré qui jouxte la salle de convivialité au centre du village
Un terrain avec aire de jeux d’enfant et jardin pépinière « le jardin partagé » pour la production de plantes utilisées pour le fleurissement.
Un projet financé avec la codecom pour un stationnement réservé aux habitants sur la rue et sur le parking pour les visiteurs
V le patrimoine naturel paysagé
La forêt de Beaulieu-en-Argonne est une forêt de ravins composée d'essences variées avec affinités nettement montagnardes : ormes de montagne (dont les plus gros sujets ont disparu dans les années 80), érables sycomore, tilleuls, hêtres, dont les plus beaux sujets peuvent atteindre 42 m, frênes (menacés par un champignon, la chalara) chênes pédonculés (certains ont servi à refaire la charpente du château de Lunéville) et chênes sessiles dont le bois est apprécié pour faire des parquets et en tonnellerie, elle est exporté dans les vignobles du monde entier. On note la présence de fougères rares (langue de cerf) et de belles stations de lathrée écailleuse (+ 50 pieds).
La commune a une superficie de 2956 ha, dont 2592 ha de forêt domaniale, 117 ha de forêt communale et 86ha de forêts privées.
L’activité cynégétique est importante en forêt publique ou privée, 4 lots de chasse sont loués à des chasseurs hors du département avec un hébergement et restauration au village.
Il y a 30 ha d’étangs : 3 domaniaux, 6 privés (Pêche au filet tous les 2 ou 3 ans pour des carpes brochet gardons tanches et pêche de loisirs)
Les pâtures ont une superficie de 90ha, les terres labourables 15ha, les jardins, vergers et terrain d’agrément hors village 8 ha, le village avec jardins attenants 8 ha. Il y a peu de vergers. La culture de la vigne a été arrêtée depuis la fin 19eme. On retiendra une production de sapins de Noël.
La Mazurie colonie de vacance fédération des œuvres laïques 5ha bâtiments et terrains attenants
3 maisons forestières avec terrains 5 ha
Les cours d’eau
-la Biesme prend naissance à Beaulieu, alimente 4 étangs. Ce ruisseau a servi de limite entre le royaume de France et l’empire de Charlemagne. Elle a un débit très faible et a été canalisée au 18ème siècle pour le flottage des bois de chauffage, projet qui s’est révélé inefficace. Elle ne tarit pas l’été.
-le widehant d’un débit encore plus faible est tari une partie de l’année.
-la blonde a un débit très faible, elle se jette dans l’Aire puis l’Aisne.
Divers affluents de ces trois ruisseaux prennent naissance en forêt, tous les ruisseaux se jettent dans l’Aisne
VI Valorisation du patrimoine
Le fleurissement de Beaulieu-en-Argonne est une tradition à laquelle tous les habitants sont attachés.
Ils souhaitent qu’il perdure. Le fleurissement a été à l’initiative de René Bonnerave, qui était maire dans les années soixante et qui a transformé les usoirs en trottoirs, a interdit les tas de bois devant les maisons. Pionnier dans les aménagements du village (douches publiques, accès à l’eau…), il a été suivi par ses successeurs. Le fleurissement et l’inscription au concours de villes et villages fleuris a été à l’initiative de Jean-Pol Bonnerave, maire de Beaulieu-en-Argonne de 1983 à 2001.
Le projet a été poursuivi par le maire qui lui a succédé de 2001 à 2014, monsieur Haller, qui a ensuite entretenu avec une petite équipe de bénévoles un fleurissement horticole essentiellement au printemps et en été.
Actuellement, la municipalité s’attache à respecter la nouvelle lignée du CNVVF , qui, en plus du fleurissement, valorise le lien social, l’accueil touristique, le respect de l’environnement et des ressources en eau. Un entretien de l’espace floral est fait une fois par mois avec les bénévoles et le conseil (ça me dit)
L’ouverture de 4 circuits pédestres et 2 circuits vtt est prévue au printemps 2017 et ainsi qu’un circuit patrimoine à l’intérieur du village
VII Accueil
La fréquentation touristique date des années soixante, où les maisons ont été rénovées essentiellement sous l’impulsion de rémois et de parisiens.
Les visites touristiques se concentrent les week-ends et en été ou lors de manifestations (marché de Noël, brocante).
Restauration :
-1 hôtel restaurant, « l’hostellerie de l’abbaye » avec terrasse panoramique sur la vallée,
-1 crêperie « l’Austrasius »
-La Mazurie centre de vacances, de classes vertes, et accueil de groupes est la propriété de la Fédération des Œuvres Laïques de la Meuse.
-L’ermitage de St Rouin est un lieu d’accueil avec couchage en forêt. Il géré par l’association « les amis de st Rouin »
-« la galerie de l’Abbaye », galerie d’exposition et vente de produits régionaux et petite restauration.
-4 gites, 1 chambre d’hôtes
-Une salle de convivialité peut accueillir 60 personnes (location pour repas ou réunions)
-Le local du pressoir de 120m2 carré est disponible pour réunions et concerts
-Des commerces ambulants passent 1 fois par semaine : légumes, viande
- le boulanger 6 fois par semaine
La brocante a lieu chaque 2ème dimanche d’aout depuis 35 ans, ces dernières années on a pu compter plus de 3000 visiteurs.
Un marché de Noël en décembre
L’ Argonnaise rassemble jusqu’à 800 participants pour de la marche et du VTT.
VIII Valorisation du patrimoine
Le fleurissement de Beaulieu-en-Argonne est une tradition à laquelle tous les habitants sont attachés. Ils souhaitent qu’il perdure. Le fleurissement a été à l’initiative de René Bonnerave, qui était maire dans les années soixante et qui a transformé les usoirs en trottoirs, a interdit les tas de bois devant les maisons. Pionnier dans les aménagements du village (douches publiques, accès à l’eau…), il a été suivi par ses successeurs. Le fleurissement et l’inscription au concours de villes et villages fleuris a été à l’initiative de Jean-Pol Bonnerave, maire de Beaulieu-en-Argonne de 1983 à 2001. Le projet a été poursuivi par le maire qui lui a succédé de 2001 à 2014, monsieur Haller, qui a ensuite entretenu avec une petite équipe de bénévoles un fleurissement horticole essentiellement au printemps et en été.
Situation géographique Situé sur une butte témoin à 275 mètres de hauteur, Beaulieu-en-Argonne se trouve à l’orée de la forêt argonnaise, dans la Meuse, en limite de la Marne, entre les vallées de l'Aisne et de l'Aire. Le village bénéficie d’un climat tempéré à influence océanique, qui favorise en forêt l’abondance du houx. Le sol est constitué de gaize, roche rare, dont on trouve une station au Japon et une en Ecosse. La gaize est très gélive. Elle est gorgée d’eau, a un ph acide, qui est favorable, en forêt, aux myrtilles, aux néfliers, aux callunes et aux fougères aigles, typiques de l’Argonne. Dans le village, il y a une mince couche de terre humifère au-dessus de la gaize. L’eau de pluie s’écoule à travers la gaize sur un dénivelé de 70 mètres environ. Elle est arrêtée par une couche d’argile et forme ensuite des ruisseaux, qui ont été barrés au XII° siècle par les moines, pour créer de nombreux étangs, dont certains existent encore. La naissance de Beaulieu-en-Argonne est liée à la venue d’un ecclésiastique d’Ecosse, Saint Rodingue, nommé Saint Rouin : il se retira en forêt d’Argonne, dans un bois nommé Vaslogium avec quelques disciples. Austrasius, seigneur de Waly et de cette forêt, les en chassa, fâché qu’ils se soient établis dans ce terrain sans sa permission. Saint Rouin partit pour Rome visiter les tombeaux des Saints Apôtres. A son retour, il fut appelé par Austrasius dont la famille était tombée gravement malade et qui considérait cela comme une punition divine. Saint Rouin les guérit par ses prières et Austrasius, reconnaissant, lui donna Vaslogium et lui permit d’y bâtir un monastère. Après l’avoir établi, Saint Rouin se retira dans son ermitage de Bonneval, à une demi-lieue de Beaulieu. Il y mourut vers l’an 680 et fut enterré à Beaulieu, devant l’Autel de Saint Jean l’évangéliste. On célèbre sa fête le 17 septembre.L’abbaye, plusieurs fois détruite puis reconstruite, fut vendue à la Révolution et dispersée. Aujourd’hui restent les communs de l’Abbaye, le pressoir en chêne, classé monument historique, l’ermitage de Saint Rouin et le mur des moines. |